CHAPITRE XXIII
Plus grande qu’une Etoile Noire, la station Centerpoint orbitait entre Talus et Tralus, tirant son énergie des forces gravitationnelles des Mondes Doubles. Elle tournait lentement sur un axe défini par deux épais cylindres. La station était conçue pour concentrer la gravité et envoyer dans l’hyperespace une force de répulsion permettant d’arracher une planète à son orbite ou de faire exploser des étoiles lointaines. Elle était couverte de superstructures aussi hautes que des gratte-ciel, et de bulles d’accès pressurisées de la taille de cratères lunaires. Des tuyaux, des câbles et des conduits couraient partout, entre les antennes paraboliques, les récepteurs coniques et les capteurs. Les restes d’un vaisseau spatial tombé sur la station avaient été soudés à la coque et transformés en habitations.
— J’étais la première à accueillir à bord Luke Skywalker, Lando Calrissian, Belindi Kalenda et Gaeriel Captison, dit Jenica Sonsen à Anakin, Jacen et Ebrihim, dans le turboascenseur qui les conduisait vers le centre de la station.
— Je crois vous avoir rencontrée sur Corellia plus tard, répondit Jacen.
— Exact. Ravie que vous vous en souveniez.
— La pesanteur artificielle augmente, annonça Q9 en basique. A cause de l’éloignement de l’axe de rotation.
— Merci, Q9, dit Ebrihim, ne voulant pas contrarier son droïd, persuadé que les machines devaient se rendre utiles à tout moment et en tout lieu.
Sonsen sourit.
— Nous espérons depuis longtemps équiper la station d’une véritable pesanteur artificielle. Mais pour l’instant nous nous contentons de la gravité fournie par la force centrifuge. Peut-être la Nouvelle République nous allouera-t-elle des fonds si notre contribution à l’effort de guerre la satisfait. Mais les Mrlssi ont fait merveille pour rendre habitable Hollowtown et plusieurs autres secteurs.
Sonsen était une belle femme à l’optimisme communicatif. Huit ans auparavant, après la destruction de deux étoiles, sans parler de l’incinération des milliers de colons vivant à Hollowtown, elle était restée à la tête de la station pendant que les survivants fuyaient sur les Mondes Doubles. Depuis, elle s’occupait du service de cartographie, répertoriant l’intérieur de l’immense station. Le travail était loin d’être terminé.
— Votre équipe s’entendait-elle bien avec les archéologues déportés ? demanda Jacen.
— Ils n’ont pas été déportés, plutôt « resitués », dans leur propre intérêt. Nous n’avons jamais eu de problème avec eux. Nous cherchons tous à en apprendre plus sur l’espèce qui a construit Centerpoint et assemblé le système corellien. A mon avis, les archéologues se sont trompés en faisant de leur déplacement une question politique. Si, comme le Parti de Centerpoint le maintient, les cinq mondes orbitant autour de Corell doivent être considérés comme des entités séparées. La même chose s’applique à Centerpoint, qui n’est pas davantage originaire de ce système. Ce qui justifie, à mes yeux, que la station reste pour le moment la propriété de la Nouvelle République.
Ebrihim voulut faire un commentaire, mais se ravisa.
Ils traversèrent les deux mille niveaux de pont de Centerpoint avant d’arriver à Hollotown.
La sphère de soixante kilomètres de diamètre avait jadis abrité des habitations, des parcs, des lacs, des vergers et des terres agricoles. Elle était éclairée par Glowpoint. Presque toutes les habitations avaient été démontées, excepté les résidences des savants. On avait seulement conservé les paravents réglables permettant de simuler la nuit.
Le long de l’axe se dressaient de grands cônes entourés par six modules plus petits. Leur disposition correspondait à un type particulier de répulseur ancien modèle.
Sonsen emmena son groupe dans une salle de commande protégée découverte par hasard, après l’occupation de la station, par une équipe de Mrlssi en quête d’un endroit où installer un centre de contrôle environnemental.
A l’instar des aviens dont ils descendaient, les minuscules Mrlssi étaient doués pour rendre habitables d’immenses espaces. Ils l’avaient prouvé au docteur Ohran Keldor, qui en employait une centaine dans les installations impériales de la Mâchoire, près de Kessel. A Hollowtown, les Mrlssi aux os creux étaient plus nombreux que les autres espèces, même s’il n’y en avait aucun dans la salle de commande quand Sonsen et ses invités y entrèrent.
La pièce abritait plusieurs humains, un Sélonien, deux Verpine et un Duros. Les nouveaux arrivants attirèrent l’attention générale. Depuis qu’il avait posé un pied sur la station, Anakin s’était habitué à être remarqué, mais la vue de l’homme grisonnant qui se fraya un chemin vers lui le sidéra. Avec une barbe identique à celle que portait son père la dernière fois qu’il l’avait croisé, l’individu ressemblait à Yan comme un jumeau, même s’il était plus épais et mesurait quelques centimètres de plus.
— Jacen. Et Anakin ! Vous ne vous souvenez pas de moi ? Je suis choqué ! Je parie que votre droïd se rappelle !
— Vous avez enfermé maître Ebrihim, maître Jacen et maître Anakin dans un champ de force sur Drall, dit Q9. Je les ai libérés.
Eclatant de rire, l’homme posa les poings sur les hanches.
— J’avais oublié ces détails…
— Vous êtes Thrackan Sal-Solo, comprit Anakin. Le cousin de papa.
— Et le vôtre, mes petits.
— Vous nous avez pris en otage, ajouta Jacen. Et vous avez forcé notre père à combattre une Sélonienne, histoire de vous distraire.
— Yan et moi, c’est une longue histoire ! Je parie qu’il ne vous a jamais parlé du jour où il m’a battu comme plâtre, quand nous étions enfants. Disons que je lui ai rendu la monnaie de sa pièce… Mais j’ai eu tort, je le reconnais. Ruminer une injustice trop longtemps vous rend amer.
« J’ai eu le temps d’y réfléchir pendant mes huit ans de prison à Dorthus Tal, sur Sacorria. Je ne suis plus le même homme. Voilà pourquoi on m’a envoyé sur Centerpoint : pour prouver que j’avais changé. Je suis là pour contribuer à l’effort de guerre de la Nouvelle République grâce à mes connaissances techniques.
Il eut un rire amer.
— Vous deux, vous êtes trop jeunes pour comprendre que le passé peut hanter quelqu’un. Vous êtes des Jedi. Vous ne succombez pas aux sentiments qui troublent les gens ordinaires. La colère, la haine, la culpabilité, la soif de vengeance… Tout ça vous est inconnu. Je parie que vous considérez les Yuuzhan Vong comme « récupérables » par le Côté Lumineux de la Force ! Sinon, vous seriez prêts à vous battre en notre compagnie, et à répandre le peu de sang corellien que vous avez dans les veines !
— Nous sommes venus vous aider, dit Anakin.
— Vraiment ? fit Thrackan, incrédule. Quelle ironie… Il aura fallu une guerre galactique pour réunir ma bande… (Il désigna un humain et le Sélonien)… et pour vous ramener tous les deux à la station que vous avez autrefois désactivée. (Il se tourna vers Anakin.) A cause de vous, nos espoirs d’indépendance sont tombés à l’eau. Vous êtes toujours convaincu que nous avions tort de revendiquer notre liberté ?
— Vos méthodes étaient mauvaises, répondit Jacen, ne laissant pas à Anakin le loisir de s’exprimer.
— Nos méthodes ! Vous savez que la Nouvelle République a pratiquement abandonné Corellia depuis ces événements. Et j’imagine qu’Ebrihim vous a informé des plans de Coruscant pour utiliser Corellia comme champ de bataille.
— Nous avons entendu les rumeurs, confirma Jacen.
Thrackan ricana.
— Vous parlez comme votre mère ! Et vous, Anakin ? Vous êtes ici en visite, ou pour protéger Corellia ?
— Ça dépend de ce que vous avez prévu pour Centerpoint.
— Un champ d’interdiction, quoi d’autre ?
— Désintégrer les vaisseaux ennemis, par exemple, avança Jacen. Centerpoint dispose d’une puissance de feu mille fois supérieure à celle des cinq répulseurs planétaires ! Elle peut produire une vague de compression assez terrible pour faire exploser une étoile !
Thrackan se tourna vers un technicien aux traits émaciés.
— Voici Antone. Il a de la famille dans le coin de Bovo Yagen, le système solaire qui aurait été détruit sans l’intervention d’Anakin.
— Centerpoint a la capacité de transformer une étoile en nova, dit Antone. La Triade a fait exploser EM-1271 et Thanta Zilbra, mais il est impossible de reproduire ces résultats.
— D’après vous, Centerpoint ne peut pas servir d’arme ? demanda Jacen.
— Nous l’ignorons, avoua Antone. Quand la station a détruit EM-1271, les fluctuations d’énergie de Glowpoint ont tué des milliers de colons.
— Nous ne voulons pas répéter une telle catastrophe, dit Thrackan.
— Si vous souhaitez seulement créer un champ d’interdiction, vous n’avez pas besoin d’Anakin, souligna Jacen. A l’époque, vous vous occupiez du brouillage et du champ d’interdiction.
— Certes, dit Thrackan, mais tout a été terminé avant que j’aie l’occasion de faire fonctionner la station. De plus, les choses ont changé. Les systèmes ne réagissent plus comme avant.
— Le barycentre de la station n’est plus stable, renchérit Antone.
— En d’autres termes, nous avons été incapables de créer un champ d’interdiction à la demande.
— Seul Anakin le peut, ajouta Antone. Quand il a activé le répulseur drall, le système s’est calibré sur lui. Sur ses empreintes digitales, son ADN, peut-être ses ondes cérébrales… Je le dis depuis huit ans, mais personne ne souhaitait votre retour. Jusqu’à maintenant.
— Le seul moyen de vérifier la théorie d’Antone est de passer aux actes. (Sal-Solo montra une console particulière.) Prenez les commandes, Anakin. Voyons ce qui se passe.
Jacen et Ebrihim dévisagèrent Anakin, troublés. Le jeune Jedi avança vers la console, sous le regard de tous les techniciens. Il sentit le système réagir à son approche.
Des souvenirs de son expérience dans le répulseur drall lui revinrent en mémoire. Quand il posa les mains sur la console, il obtint une image mentale de commutateurs et de circuits n’ayant rien à voir avec les boutons du panneau de commande.
Un secteur plat du panneau frémit et enfla, se transformant en manette de commande. Quand Anakin tendit la main, elle se modifia pour s’adapter à sa forme.
Tout le monde sursauta, même Jacen.
Anakin vit mentalement, comme sur un écran, les spécifications de puissance, les réserves de capacité, les sous-systèmes de visée, les contraintes des boucliers, l’équilibre de poussée, les transferts d’énergie géo-gravitationnelles.
Un affichage holographique apparut au-dessus de la manette – un cube transparent contenant cinq cubes plus petits en longueur, en largeur et en profondeur. Anakin manipula la commande, et les cubes intérieurs se colorèrent pendant que des bips mélodieux retentissaient.
Anakin poussa la manette. Un cube vira à l’orange vif. Le jeune homme modifia sa couleur par des mouvements imperceptibles de la manette, puis tira de toutes ses forces.
Les indicateurs signalèrent une décharge de puissance énorme. La salle de commande frémit. Dans Hollowtown, Glowpoint s’activa, expédiant un éclair éblouissant vers l’ensemble des cônes sud.
— La station se réoriente, lâcha un technicien.
— Elle est armée ! cria Antone. Prête à tirer !
Un concert de voix retentit dans la salle de commande. L’arrivée de l’officier représentant la Nouvelle République mit fin au brouhaha.
— Message urgent de Commenor, dit le colonel à Sal-Solo et Antone. Des vaisseaux yuuzhan vong ont quitté l’espace hutt. Les Renseignements estiment qu’ils seront là dans trente-six heures standard.
La flotte hapienne émergea dans l’espace réel au-dessus de Commenor, par groupes de trois ou quatre bâtiments escortés par des chasseurs miy’til ou des ailes X. Les croiseurs de classe Nova et les Dragons Olanjii/Charubah offraient un contrepoint coloré à la flotte de la Nouvelle République, un groupe de destroyers, de vaisseaux calamariens et de navires de guerre bothan.
Dans la navette qui les emmenait du Chant de Guerre, le bâtiment d’Isolder, au vaisseau amiral de Brand, Leia eut le sentiment d’être entraînée par les rapides d’une rivière tumultueuse… Direction l’inconnu. Cette idée l’avait troublée tout au long du trajet, pendant les longues heures de conversation avec Isolder, qui avait l’air ravi chaque fois qu’il s’agissait de se battre.
— Les Hapiens, à l’instar de leurs ancêtres pirates, préfèrent agir rapidement…, avait-il répété à Leia. Si vous frappez un ennemi assez fort au début d’une bataille, il est perdu, car sa peur deviendra votre alliée.
Elle se souvenait d’Ithor et de Gyndine, écrasées sans pitié par les Yuuzhan Vong. Et la vision qu’elle avait eue après le vote du Consortium n’était pas faite pour la rassurer. Quand elle fermait les yeux, des images de destruction affluaient à son esprit, vagues mais menaçantes. Leia était trop en phase avec la Force pour attribuer ces visions à ses angoisses. Elle en était convaincue : la Force lui avait montré un avenir possible, sans lui accorder pour autant de connaître les chemins à éviter.
Son anxiété n’était pas diminuée par la proximité de Coruscant. Elle restait sans nouvelles de Yan.
— Quelle flotte puissante nous avons ! exulta Isolder, campé devant la baie d’observation de la cabine des passagers. Les Yuuzhan Vong seront impressionnés.
— Certes, fit Leia. Mais ça ne les arrêtera pas !
Elle regarda les centaines de vaisseaux amarrés dans l’espace local. Plus de cent étaient venus d’Hapès à la suite du Chant de Guerre.
Les Dragons hapiens, peints aux couleurs des mondes qu’ils représentaient, étaient composés de grandes soucoupes dorsales reliées par des dizaines d’étançons à des soucoupes ventrales plus petites. Les moteurs à ions et l’hyperdrive se trouvaient à la poupe, et la passerelle sur la face supérieure de la soucoupe dorsale, au périmètre hérissé de canons ioniques. Les canons étaient montés sur un disque rotatif, compensant par la mobilité leur long délai de recharge. Seize mines gravifiques, fixées entre les deux soucoupes, empêchaient les vaisseaux ennemis de sauter dans l’hyperespace.
Les croiseurs de classe Nova ressemblaient à des pics à glace, la passerelle triangulaire occupant la partie distale de la poignée de l’outil. Rapides, munis de boucliers efficaces et équipés pour les reconnaissances longue distance, ils possédaient vingt-cinq turbolasers, dix canons laser et dix à ions. Et ils transportaient douze chasseurs Miy’til et six bombardiers Hetrinat.
Pendant que la navette s’installait dans le hangar d’amarrage du croiseur lourd Yald, Leia tenta de persuader Isolder de sortir le premier, suivi par ses gardes d’honneur et son équipe de commande. Mais le prince insista : Leia devait marcher à ses côtés. Elle savait que l’image ferait le tour de l’HoloNet, et ne manquerait pas d’amuser ceux qui avaient été favorables à son mariage avec Isolder, tant d’années auparavant…
Leia fit bonne figure quand Isolder lui prit le bras et descendit la rampe avec elle aux accents d’une marche hapienne jouée par l’orchestre du vaisseau. Elle se dégagea avant d’atteindre le pont, remarquant l’étonnement du commodore Brand.
Derrière lui, des rangées de soldats saluèrent quand la musique cessa.
— Bienvenue à bord, prince Isolder, dit Brand, la main tendue à Isolder.
— Je suis ravi d’être là, commodore.
Brand sourit, se tournant vers Leia.
— Je me félicite de votre retour, ambassadrice Organa Solo. Au nom de la Nouvelle République, je vous remercie de vos efforts.
Leia inclina courtoisement la tête.
— Remerciez plutôt le prince Isolder, commodore. Il a su être très persuasif pour gagner le Consortium à notre cause…
— Votre soutien inversera peut-être l’issue de la bataille, prince Isolder. Mais la victoire ne sera pas facile.
— Nous sommes prêts à la mériter, commodore, assura Isolder. Dites-moi où je dois déployer ma flotte.
Les équipes de commandement des deux groupes se rendirent au centre d’informations tactiques. Brand profita du chemin pour demander à Leia si son voyage sur Hapès s’était bien passé. Elle réprima l’envie de lui confier qu’il l’avait perturbée, assurant que rien de spécial n’avait eu lieu.
Des dizaines d’officiers et de techniciens occupaient le centre, assis devant leurs consoles respectives ou massés autour des tables hologrammatiques et des panneaux d’affichage. Quand les nouveaux arrivants furent installés, Brand entra dans le vif du sujet.
— Ces images viennent de nos sondes hyperspatiales lâchées dans l’espace hutt, dit-il, montrant un hologramme, au-dessus d’une table de projection. (Il se tourna vers Isolder et son équipe.) Ce n’est pas un champ d’astéroïdes, comme on pourrait le croire, mais une flotte de guerre. Les « astéroïdes » plus petits sont des coraux skippers, qui ont poussé sur la planète, au-dessous.
— Poussé ? répéta une femme de l’équipe d’Isolder.
— Oui. Les Hutts ont autorisé les Yuuzhan Vong à transformer la planète pour en faire un « verger » d’armes, similaire à ceux de Belkadan et de Sernpidal. Les chasseurs sont « moissonnés » et équipés des dispositifs organiques qui sont leurs systèmes de propulsion et leurs boucliers.
Une nouvelle image se forma dans le cône de l’holoprojecteur – un plan rapproché des coraux skippers se fixant aux extensions d’un immense équivalent yuuzhan vong de transporteur. Les vaisseaux se disposaient en groupes de bataille, des essaims de coraux skippers évoluant autour d’eux.
— L’ennemi se prépare à passer à l’action, commenta Brand. D’après le nombre de vaisseaux, il vise une cible plus importante qu’Ithor, Obroa-skai ou Gyndine. Nous estimons que ce sera Corellia. Nous l’avons délibérément laissée sans défense apparente pour l’inciter à l’attaquer.
Les yeux de Leia s’arrondirent d’inquiétude quand apparut l’image holographique d’une sphère de la taille d’une petite lune.
— En réalité, Corellia est protégée, la station Centerpoint étant le cœur de son système de défense. C’est un accumulateur de répulsion et de gravité. Elle est capable de créer un champ d’interdiction allant de Corell à la frontière des systèmes Extérieurs. La station est en attente, prête à construire le champ sur notre ordre.
— Commodore…, dit Leia.
Brand se tourna vers elle.
— Oui, ambassadrice, vos fils sont sur Centerpoint. Je vous prie de m’excuser pour le… hum… désagrément, mais ces informations étaient placées sous secret Défense.
Leia se détourna pour cacher sa détresse. Isolder lui jeta un coup d’œil intrigué.
— Quand la flotte yuuzhan vong émergera de l’hyper-espace dans le système de Corellia, le champ d’interdiction lui enlèvera la possibilité de fuir par le même chemin. Puis les vaisseaux amarrés ici, à Kuat et à Bothawui, tous équipés de HIMS fabriqués par les chantiers navals de Fondor, décolleront, entreront dans le champ d’interdiction et progresseront par une série de microsauts pour affronter l’ennemi.
Brand montra un holoprojecteur auxiliaire où était affiché un schéma du HIMS.
— Pour ceux qui ne connaissent pas bien les HIMS, le dispositif repose sur un détecteur gravitationnel visant à prévenir le vaisseau qu’un champ d’interdiction se prépare. Il effectue alors une coupure rapide de l’hyperdrive. En même temps, le HIMS génère une bulle d’hyperespace statique, incapable de fournir de la poussée, mais maintenant le vaisseau dans l’hyperespace pendant que la force d’inertie le pousse en avant.
« Rester en formation sera difficile, mais nos forces auront l’avantage sur la flotte ennemie.
« Prince Isolder, vos navires n’étant pas équipés de HIMS, ils empêcheront l’ennemi de fuir par les systèmes Extérieurs. Vos Dragons disposent de mines gravifiques qui élargiront le rayon d’action du champ interdicteur de Centerpoint. Pour vous assister, nous vous fournirons quatre croiseurs interdicteurs 418A. De plus, vos ordinateurs stratégiques sont reliés aux armements. Cela vous donnera la précision nécessaire pour tromper les basals dovin des vaisseaux yuuzhan vong.
— Nous préférons nous battre de façon plus directe, mais nous sommes prêts à vous donner ce qu’il vous faut, commodore !
Leia en avait assez entendu. Tout l’inquiétait, chaque parole et supposition de Brand, l’arrogance d’Isolder.
Se coupant de son environnement, elle invoqua la Force pour joindre Anakin, Jacen, Jaina, Luke, Mara et quelques autres Jedi. Chacun lui renvoya une résonance subtile qui la rassura provisoirement. Mais quand elle tenta d’atteindre Yan, qu’elle percevait parfois malgré son refus de la Force, elle reçut les images d’un torrent déchaîné et d’une plongée dans l’obscurité.